Ré-imaginer sa vie au quotidien
L’immunothérapie est généralement bien tolérée par les patients. Comparée à d’autres traitements, elle est plus « pratique ». Elle ne nécessite pas d’hospitalisation. Les cures peuvent durer moins longtemps que celles de chimiothérapie et peuvent être moins fréquentes. Cela dit, vous devez quand même vous rendre régulièrement à l’hôpital pour recevoir votre cure, aller en consultation ou passer des examens médicaux. Et, même s’ils sont plus rares que dans d’autres traitements, des effets secondaires sont possibles. Bref, même dans le meilleur des cas, même si vous êtes capable de poursuivre votre carrière professionnelle, vous devrez vous absenter du travail.
Tout d’abord, sachez que votre état de santé relève de votre vie privée. À ce titre, rien ne vous oblige à révéler à votre patron, votre hiérarchie, vos collègues ou encore vos clients que vous êtes atteint(e) d’un cancer ni quel(s) traitement(s) vous suivez. En revanche, comme n’importe quel travailleur salarié, vous devez respecter certaines règles.
En cas d’absence, vous devez d’abord le signaler à votre employeur le jour même. Ensuite, vous devez lui faire parvenir un certificat médical dans les 48 heures. Si vous ne le faites pas, votre employeur n’est pas tenu de payer les jours d’absence non justifiés.
Si la maladie, le(s) traitement(s) et/ou les effets secondaires ne vous empêchent pas de travailler, ils peuvent vous fatiguer plus vite. Peut-être est-il possible d’adapter votre travail. Certains employeurs sont compréhensifs et de bonne volonté. Ils peuvent alléger votre charge de travail, modifier vos horaires, adapter votre poste de travail pour le rendre plus ergonomique, voire vous transférer dans un service ou un département moins fatigant. Avec votre accord, bien sûr.
Certains patients sous immunothérapie supportent tellement bien leur traitement qu’ils peuvent poursuivre leur activité professionnelle. Mais il arrive que le cancer, ses traitements et/ou certains effets secondaires rendent difficile, voire impossible, l’exercice d’une profession durant des périodes plus ou moins longues.
Dans le régime des travailleurs salariés, on distingue 2 périodes successives d’incapacité de travail :
Si vous percevez une allocation de maladie ou d’invalidité, vous ne pouvez plus exercer d’activité professionnelle. Cependant, il est possible de reprendre partiellement le travail ou une activité adaptée. C’est ce qu’on appelle le « mi-temps médical ». À condition d’avoir reçu le feu vert du médecin-conseil de votre mutualité – via un formulaire que vous aurez rempli au préalable – vous pourrez conserver une partie de votre allocation. Mais attention : cette même allocation peut être influencée par les revenus issus de l’activité. Afin d’éviter les mauvaises surprises, mieux vaut prendre contact avec votre mutualité avant la reprise de l’activité professionnelle.
Notez que le mi-temps médical peut aussi être une alternative aux congés de maladie. Dans ce cas, il doit aussi être validé par le médecin-conseil de votre mutualité.
L’interruption de carrière, plus connue sous le terme de « crédit-temps », peut être une solution pour arrêter ou réduire temporairement votre temps de travail.
Les conditions d’octroi et les durées dépendent du type de crédit-temps – il en existe plusieurs – de votre secteur d’activité et du régime de travail initial. Dans tous les cas, le crédit-temps à temps plein avec allocations est limité à un an pour l’ensemble de votre carrière. Attention : si les crédits-temps existent encore en 2018, ils vont probablement bientôt disparaitre...
Il existe d’autres aides sociales et matérielles auxquelles vous pouvez peut-être prétendre : forfait « malade chronique », forfait « antidouleur », forfait « incontinence », prêt de matériel médical, aides à domicile, congés palliatifs, etc. La plupart de ces aides ne sont pas automatiques. Elles doivent être demandées à votre mutualité. N’hésitez pas à vous adresser au service social de l’hôpital où vous êtes suivi(e). Les assistantes sociales sont là pour vous renseigner, vous informer et vous aider dans vos démarches.
Dernière actualisation : octobre 2018
***remerciements***
Merci à Françoise Depoortere, responsable du Service social de l’Institut Jules Bordet, pour sa collaboration à cet article.
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